A COLLIN
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01 Sep
01Sep



La médiation judiciaire : un nouvel outil obligatoire au service d’une justice plus humaine et efficace


Un tournant législatif : la médiation incitée, parfois imposée


Depuis le 1ᵉʳ septembre 2025, la procédure civile évolue profondément, avec la publication du décret n° 2025-660 du 18 juillet 2025. Cette réforme fait de la médiation (et de la conciliation) une étape désormais obligatoire ou fortement recommandée avant de poursuivre un procès. Concrètement :

  • Le juge peut enjoindre à tout moment aux parties de rencontrer un médiateur ou un conciliateur dans un délai fixé, afin de les informer sur le déroulement possible d’un règlement à l’amiable   .
  • Il peut également, dans la même décision (l’« ordonnance à double détente »), ordonner directement une médiation ou conciliation, à condition de recueillir le consentement des parties   .
  • En cas de refus injustifié, une partie peut être sanctionnée d’une amende civile pouvant atteindre 10 000 €   .


Cette réforme marque une réorientation de la justice vers l’instruction conventionnelle, privilégiant la coopération entre les parties plutôt que le contentieux strict   .


Processus de la médiation judiciaire : simple et encadré


Voici les étapes clés d’une médiation judiciaire :

  1. L’injonction judiciaire : Le juge adresse une injonction de rencontrer un médiateur ou conciliateur, avec indication du délai imparti   .
  2. Réunion d’information : Le médiateur informe les parties du processus, elles peuvent s’y faire accompagner par leur avocat   .
  3. Détection du consentement : Si consentement, la médiation peut être ordonnée formellement. Sans accord, l’instance continue   .
  4. Mise en œuvre : Le médiateur convoque les parties, peut les entendre (et éventuellement des tiers), sans pouvoir d’instruction, mais dans un cadre confidentiel   .
  5. Durée : La mission dure jusqu’à 5 mois, renouvelable une fois pour 3 mois supplémentaires si besoin   .
  6. Clôture :
    • En cas d’accord, celui-ci peut être homologué par le juge, lui conférant valeur exécutoire   .
    • Si échec, le juge reporte la poursuite de l’affaire   .

Le coût vs. procès : un investissement rentable

  • Médiation : Lorsqu’elle est judiciaire, le médiateur est rémunéré, à charge des parties (avec une provision à verser dès la désignation)**. En cas d’aide juridictionnelle, l’État peut prendre en charge ces frais  .
  • En conciliation menée par un conciliateur de justice, celle-ci est souvent gratuite .
  • En comparaison :
    • Un procès classique génère des coûts élevés (honoraires prolongés, frais de procédure, contraintes temporelles).
    • La médiation peut nécessiter un coût initial, mais souvent inférieur au cumul d’une procédure judiciaire longue et complexe.
    • Elle offre un gain de temps réel, un accord rapide, et évite les incertitudes du jugement.

Pourquoi favoriser la médiation ? Les avantages concrets

  • Rapidité et efficacité : Au lieu d’attendre des mois ou des années, la médiation peut déboucher rapidement sur un accord acceptable pour tous.
  • Autonomie et personnalisation : C’est vous, les parties, qui construisez votre solution. La médiation est souvent plus adaptée, souple et respectueuse de vos besoins  .
  • Confidentialité renforcée : Tout ce qui se passe en médiation est secret, sauf exceptions très limitées (urgence ou protection d’une personne)   .
  • Moins de confrontation, plus de paix : Favorise le dialogue, évite l’escalade judiciaire.
  • Homologation possible : L’accord peut devenir exécutoire, comme un jugement   .
  • Moindre coût global : Même avec rémunération du médiateur, la médiation reste souvent plus économique qu’un procès complet.

Exemples concrets pour mieux visualiser

  • Litige de voisinage ou locatif : Le juge ordonne une réunion avec un conciliateur de justice (souvent gratuite). Si les parties trouvent un terrain d’entente, l’accord est homologué rapidement, évitant un procès long.
  • Conflit commercial : Le juge désigne un médiateur, les parties versent une provision. Grâce à une médiation sur 3 à 5 mois, un accord est conclu : il peut être homologué et immédiatement exécutoire, sans frais d’avocat prolongés.

 La médiation, un levier d’efficacité et d’humanité


À partir du 1ᵉʳ septembre 2025, la médiation judiciaire devient un outil central dans le déroulement des procédures civiles. Elle n’est plus une simple option : le juge peut la proposer, voire l’imposer, et des sanctions sont prévues en cas de refus.

Pour les justiciables, c’est une véritable opportunité :

  • Règlement plus rapide et moins coûteux.
  • Solutions plus durables et adaptées.
  • Moins de stress, plus de respect mutuel.


La justice devient plus collaborative, plus accessible, et mieux à l’écoute des justiciables.


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